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Artiste, peintre, abstraction, Gerhard Richter, Chloe, Vano, Kloe, enchère, galerie, galeriste, musée, exposition, histoire de l’art, œuvre d’art, Picasso, Monet, Sam Francis, art contemporain, catalogue

11 Mar

Par ILEANA CORNEA, historienne et critique d’art, collabore à la revue Artension.

Publié par kloevano.over-blog.com

Image déguisée de l’inconscient, la peinture abstraite lyrique de Kloe Vano ouvre le réservoir de l’émotion et de l’affect. Elle nous transporte corps et âme parmi des couleurs, espaces, profondeurs, textures. Un labyrinthe mystérieux d’informations visuelles se présente à nous  dans un langage codé.

 

Textures ou la matérialisation de la mémoire

 

Les couches de peinture blanche et transparente effacent et dissimulent les espaces les géométries rouges et vibrantes à l’arrière du tableau. On décèle à peine les prairies de couleurs printanières, les verts et les jaunes rieurs.

L’artiste, protège, soigne, estompe la symphonie chromatique antérieure laissant le spectateur contempler la radiographie mélancolique d’un passé révolu. 

 

Cette autre toile à la texture ligneuse à l’image d’une palissade, d’une porte de fortune ou d’une vieille fenêtre disloquée semble couverte d’une peinture à chaux qui s’écaille. Deux coups de brosse sanguinaires sont ressentis comme les traces, les signes ou les restes d’un acte violent.

L’artiste traite le matériau avec perspicacité. Elle sait lui donner de la consistance, ou bien la lui enlever. Elle maîtrise tout ce qui se rapporte à la perception tactile: Aspérités, écorchures, tissures, lissages.

Dans la série de Textures, Kloe Vano parvient à faire de la peinture une peau témoignant d’un passé estompé.

 

Voyage onirique ou l’émotion à l’image de la nature

 

Dans Voyage onirique, de la première à la dernière toile de la série nous sommes invités à parcourir plusieurs étapes initiatiques. Sa première toile paraît minérale, spéculaire, fantomatique, sidérale. On pense apercevoir un paysage hivernal, des sapins se reflétant dans un lac glacé.

Dans la seconde, la lumière se fait diffuse. L’air circule, les couleurs vacillent, les violets crépitent, l’humidité fait naître le désir qui s’éveille autour d’une forme centrale rappelant le phallus de Pan.

Dans la troisième toile, la flore épanouit ses atouts comme les roses dans le jardin de Monet. Le bleu haussé de blanc, tel un étang glacé apporte de la fraîcheur, les verts de l’ombre, les rouges et les jaunes leur pléthore.

Dans la dernière toile de cette série, qui, par ce concours de matières compactes, dilués, froides et chaudes célèbre la nature.

On aimerait prendre une vieille barque en bois pour explorer ce qui se passe au fond, dans les arcanes de l’automne puis marcher en frayant son chemin entre les ronces et le taillis de couleurs qui provoquent en nous une sensation de curiosité face à un spectacle merveilleux.

 

L’œuvre de Kloe Vano vient à nous surprendre par sa capacité évocatoire.

Quand elle veut effacer l’image, on pense aux procédées techniques d’un Gerhard Richter. Quand l’artiste veut évoquer l’eau et les roses, on pense à Monet. Mais l’artiste garde sa personnalité intacte, sa sensibilité l’emporte sur tout le reste. Si c’est l’inconscient qui est à l’œuvre dans son œuvre, il est mouvement, il se confond avec les saisons.

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